Dysautonomie équine
Par le Dr Christelle Volmer Animal Health Trust, Newmarket, UK
La dysautonomie équine est une maladie de pâturage généralement prévalente au printemps et qui pourrait impliquer une toxine de Clostridium botulinum type C.
La forme aiguë peut entrer dans le diagnostic différentiel de la myopathie atypique.
Les signes cliniques typiques sont : une dépression, un iléus accompagné d’un reflux gastrique et une impaction du colon associés parfois à des signes de colique. En phase chronique, le cheval devient émacié. Des tremblements musculaires, une sudation, une tachycardie et une ptose des paupières supérieures sont aussi rapportés. Cette ptose palpébrale peut être réduite transitoirement par un test avec des gouttes oculaires contenant de la phényléphrine.
Les analyses biochimiques (analyse d’urine, dosage des protéines de la réaction inflammatoire) peuvent orienter le diagnostic mais ne sont pas spécifiques de cette affection.
Le diagnostic définitif est acquis avec l’observation histologique d’une dégénérescence et d’une perte neuronale qui constituent la physiopathologie de cette maladie. Les système nerveux central, périphérique et autonome sont affectés. L’examen histologique ante-mortem est en général réalisé sur une biopsie de la paroi entière de l’iléon où les neurones du système nerveux autonome sont le plus souvent affectés. L’examen de biopsies rectales a été suggéré comme une méthode alternative moins invasive, mais la sensibilité de cette technique est faible (21% à 71% selon les études). Le diagnostic post-mortem est généralement acquis avec l’examen de l’iléon mais aussi des ganglions nerveux coeliaco-mésentériques et cervicaux. Le ganglion coeliaco-mésenterique gauche peut être palpé en région cranio-médiale de la glande surrénale gauche. Ce groupe de tissus peut être prélevé et fixé dans du formol pour dissection ultérieure au laboratoire d’anatomie-pathologique. Le ganglion cervical est localisé dans la paroi des poches gutturales et est généralement prélevé lorsque les organes abdominaux sont très décomposés. La mortalité est très élevée (environ 95%) et le diagnostic de ces cas est essentiel pour instaurer rapidement des mesures préventives.
http://www.equinegrasssickness.co.uk/
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